La Souterraine abrite des trésors patrimoniaux architecturaux, historiques, naturels, insolites, parfois cachés… qui vous séduiront pour peu que vous vous approchiez pour les découvrir. L’église Notre-Dame fait partie de ces trésors.
De son vrai nom église paroissiale de l’Assomption-de-la-Très-Sainte-Vierge, l’église Notre-Dame de La Souterraine est un monument qui s’impose au visiteur dès son approche de la ville et quelle que soit la route empruntée. Elle est le monument autour duquel s’est petit à petit façonnée la cité médiévale (et millénaire) de La Souterraine.
C’est au cœur du Limousin médiéval, alors en pleine expansion monastique, que la puissante et prospère abbaye Saint-Martial de Limoges entreprit de fonder un prieuré à la “Villa Sosterranea”. Les terres de ce hameau (comprenant la crypte actuelle) avaient été données en 1015 par Gérald de Crozant, vicomte de Bridiers et vassal du Duché d’Aquitaine, aux moines bénédictins de l’abbaye limougeaude. Ils y aménagèrent un sanctuaire présent sur le site depuis probablement le début du XIe siècle. La réalisation d’une grande église adoptant un plan en forme de croix latine et incluant l’ancien sanctuaire dans un chœur à chevet plat fut alors décidé.
Les premiers travaux ne concernant que la crypte démarrèrent en 1017 (naissance de La Souterraine) et durèrent 5 ans. La construction de l’église haute débuta quant à elle dès le milieu du XIIe siècle et ne fut achevée qu’à la moitié du XIIIe siècle, en raison de l’insuffisance des ressources et des maintes révoltes entre habitants et religieux. L’église mélange ainsi différents styles : roman (au niveau des deux premières travées de la nef) et gothique (transept, chœur, clocher et les trois dernières travées de la nef).
L’église de par son architecture a l’apparence d’une forteresse : épaisseur de ses murs percés de longues et étroites fenêtres, énorme saillie de ses contreforts…
Située sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’architecture de l’église Notre-Dame porte également l’influence des pèlerins, notamment au niveau de son portail en tracé brisé dont les voussures sont polylobées. Et la pierre blanche, sur le clocher de l’église, guide aujourd’hui encore les nombreux pèlerins qui se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Classée Monument Historique depuis 1840, l’église Notre-Dame fut l’objet d’une restauration générale fin XIXe siècle (transept achevé, ajout de modillons sur la corniche extérieure…).
Au début du XXIe siècle, des mouvements importants du clocher furent constatés : culminant à plus de 60 mètres de hauteur, le clocher de l’église avait failli s’effondrer en 2003 à cause d’une fissure, obligeant le maire à faire évacuer une partie de la population du centre-ville puis à prendre des mesures d’urgence de stabilisation de l’édifice (butons). En juin 2008, les butons déposés, le boulevard Mestadier fut rouvert à la circulation.
De 2018 à 2021, d’autres travaux de réhabilitation ont été menés : ils concernaient cette fois-ci le fût du clocher, la flèche ainsi qu’une partie du bas-côté sud de l’édifice. Ces travaux, subventionnés à 50% par l’État et 15% par la Région Nouvelle-Aquitaine, ont fait l’objet d’un appel au mécénat populaire et au mécénat d’entreprise dans le cadre d’une souscription publique ouverte à tous et soutenue par la Fondation du patrimoine.