La Souterraine abrite des trésors patrimoniaux architecturaux, historiques, naturels, insolites, parfois cachés… qui vous séduiront pour peu que vous vous approchiez pour les découvrir. La crypte de l’église Notre-Dame fait partie de ces trésors.
L’espace Patrimoine de la Crypte de l’Église Notre-Dame est un lieu unique où vous avez rendez-vous avec l’histoire sostranienne. Vous pourrez découvrir les trouvailles archéologiques des différentes fouilles organisées sur le site médiéval et antique de Bridiers depuis les 30 dernières années.
En vous aventurant un peu plus bas, vous pourrez découvrir « Le village des âmes », fruit du travail de Robert Pionnier, artiste récement installé à La Souterraine et qui a fait don à la ville de son travail magistral. Un village de pierre et de bois entouré de mystères qui a désormais élu domicile à la Crypte.
Prenez le temps d’un autre Temps…
La crypte (ou église basse) est située sous le chœur et le transept de l’église Notre-Dame. On y accède par la place d’Armes ou par un escalier intérieur débouchant dans le croisillon sud du transept.
L’histoire de la crypte est indissociable de celle de l’église Notre-Dame.
La crypte occuperait la place d’une ancienne nécropole gallo-romaine qui aurait été christianisé durant le Haut Moyen-Age. Un petit édifice maçonné à la charpente de bois y aurait été alors construit. Il est facile d’imaginer que c’est ce lieu que Gérald de Crozant donna à l’abbaye Saint-Martial de Limoges en l’an 1015. Agrandi par trois chapelles, l’édifice primitif servit alors de base pour la construction de l’abbatiale. Les textes ne nous donnant plus aucun détail, on peut donc imaginer que les aménagements de la crypte se font en parallèle avec ceux de l’église. Seuls sont connus des travaux de restauration dans la chapelle Sainte-Anne aux XVIIIe et XIXe siècles.
De nombreuses fouilles archéologiques ont été menées depuis les années 1980. Les travaux de restauration et de consolidation du clocher entamés en 2004, puis ceux de réaménagement de la place d’Armes en 2013/2014, ont permis la conduite des fouilles les plus récentes. Les résultats de ces recherches ont apporté de nouveaux éclairages sur l’histoire de l’édifice. Une exposition retraçant l’historique de ces fouilles est visible à l’intérieur même de la crypte.
Aujourd’hui, la crypte s’ouvre chaque année gratuitement au public :
La chapelle principale se situe sous le chœur de l’église et prolonge l’édifice primitif. La voûte d’origine romane qui la couvrait a dû être renforcée par des ogives lors de la construction de l’église en élévation. De chaque côté, les chapelles adjacentes (Sainte-Anne au Nord et Saint-Martial au Sud) sont accessibles par une petite salle et un passage voûté en berceau.
La situation au nord de la chapelle Sainte-Anne l’exposant aux intempéries, celle-ci fut de nombreuses fois remaniée et diffère du reste de la crypte par ses voûtes en berceau et ses seuils de fenêtres en glacis. Elle est voûtée d’ogives soulignées par un tore et décorée de peintures. Le motif, formé de bandeaux colorés et de fausse maçonnerie, date sans doute du XVIIIe siècle et se prolongeait dans toute la crypte. La chapelle Saint-Martial devait être un lieu d’inhumation pour les moines. On y trouve deux oculi, aujourd’hui obstrués : l’un sert de clef de voûte et correspondait avec le croisillon sud du transept, l’autre débouchait dans l’escalier intérieur. Les reliques étaient ainsi visibles des pèlerins mais hors d’atteinte. On peut penser que les reliques de Saint-Martial y furent parfois déposées et conservées, pour fuir l’envahisseur.
L’édifice primitif du IIIe siècle comprenait une salle rectangulaire de sept mètres sur quatre prolongée par une salle plus petite appelée “caveau”.
Les fouilles menées dans la “grande salle” en 1983 ont amélioré la connaissance de cette partie de l’édifice. La voûte est soutenue par de gros murs de granit et des colonnes réemployées d’un édifice plus ancien, dont celle de gauche est posée la tête en bas. Au centre, un puits de 9,30m de profondeur est formé d’un bloc monolithe d’environ 0,90m de diamètre. Un autre, plus petit, en forme de trèfle, a été dégagé lors des fouilles.
Le caveau aurait été le lieu de sépulture du donateur Gérald de Crozant, décédé quelques jours avant l’achèvement des travaux, mais aucune trace ne l’atteste bien que le sol surélevé soit au niveau de la roche naturelle. La voûte est en berceau. On y trouve, encastrées dans le mur ouest, deux pierres contigües gravées d’une inscription funéraire gallo-romaine :
DIIS MANIBUS NI FILI ITEM PATRIS ITEM ACUS
Aux dieux Manes nus son fils de même son père de même
ET MEMORIAE PAULI MAMORIAE PAULI NERTACI AVI NERT VIVUS POS
Et à la mémoire de Pauli à la mémoire de Paulus de Nertacus son grand-père, Neracust a de son vivant élevé ce tombeau
Dans ce même mur se trouvent des traces d’escaliers donnant sur une ouverture aujourd’hui obstruée.